lundi 14 décembre 2009

On a eu peur

Pour ce qui n'étaient pas au courant, Eliott est allé séduire les infirmières de l'HFME de Bron.

Tout va trop vite et on a toujours plus peur que de nécessaire, mais ce sont nos enfants alors on voudrait qu'ils n'aient jamais mal.

Résumons, Eliott, dimanche 15 h, a 40° de fièvre, une fièvre qui ne diminue pas depuis vendredi.
3 jours où l'inquiétude va augmentant, mais comme je suis une bonne citoyenne, je me dis que je vais attendre, mardi jour de son RDV chez le pédiatre. 40° Eliott est trop limite. J'appelle le samu, avec la réflexion d'une petite souris qui n'a rien écouté, ni entendu des symptômes énoncés, nous dit aux urgences, cause grippe A.
Arrivés à l'hôpital, Eliott et moi, tout va très vite. Ici même si pour la forme et par obligation gouvernementale, la zone fièvre est séparée de la zone non fiévreuse, tout le monde considère Eliott comme un enfant de 8,5 mois qui va très mal. Le temps que je fasse les papiers, il est en détresse respiratoire. Là les mots médicinaux fusent, le verbiage est inquiétant, la mère que je suis perd pied, il avait juste un fièvre et il se retrouve en "déchocage" (juste une façon dire qu'il est en salle stérile, pour intervention ou acte médical). Je l'entends pleurer et j'ai envie de leur crier que ce nest pas comme ça qu'il faut faire, mais la raison ou l'obéissance l'emporte ,je me calme. Plus question de grippe A, il est passé dans la zone ouverte alors qu'il reste un enfant à risque infectieux. Eliott va en réa, juste parce qu'il a besoin de soins importants, il a une aide respiratoire dans le nez, les scopes et une perfusion. Eh oui, la mère que je suis , se demande si c'est bien utile tout ça. Je me dis que oui que ce sont eux les médecins qu'ils y connaissent quelque chose dans le corps.
Il est 20H, je rentre Nicolas prend le relais, il n'a qu'une hâte c'est de voir son fils. Hugo est malade, inquiet, il est infernal, je pense à tous les gars de la maison que je chéris tant. Et que même si des fois, j'aimerais un peu de solitude, ce soir-là j'ai envie qu'ils m'embêtent et que nous soyons tous le même toit.

Aujourd'hui, chacun notre tour avec Nicolas nous allons voir Eliott. Hugo ne va pas à l'école trop de fièvre, je le trouve fragile. Je suis en alerte de ses moindres toux et douleurs.

14h, les infirmières m'autorisent à prendre Eliott dans les bras. Il a du mal à me reconnaître avec mon chapeau, ma blouse et mon masque, soit dit en pensant elles ne sont pas toutes au même régimes les infirmières, il y a les sans-masques, les sans-chapeau, les sans-gants,mais pas les sans-blouses. Vous avez dit grippe H1N1...
J'ai Eliott dans les bras, il est en fait porté, touché, câliné, ça fait du bien.
Eliott va mieux, il est sorti de la réa. Hugo nous a fait un pic à 39°, mais il paraît que ce n'est pas trop grave parce que ce n'est pas la grippe A, le diagnostic d'Eliott est arrivé au moins pour la grippe parce que pour les autres analyses c'est visiblement plus long. Alors en êtres sensés que sont les médecins, ils continuent à chercher la cause de la maladie d'Eliott, juste parce que la grippe H1N1 n'est pas le virus le plus dangereux en période hivernale.
Il est 22h Nicolas est avec Eliott, il a fait encore de la fièvre à 39,6°, mais je sais qu'il vont trouver nos supers médecins qui sont payés au lance-pierre et qui se donne pour chacun de nous, avec objectivité, pas toujours avec psychologie, mais c'est pas grave.
J'ai eu peur et je suis encore affectée parce qu'il n'est pas dans son lit mon petit bout. Ìl a compris qu'il était soigné, il est courageux, il nous tient la main et nous regarde, juste rassuré qu'on l'accompagne dans un monde un peu inquiétant. Il dort dans sa chambre avec un autre garçon, j'attends de le revoir demain.